La mise à la terre fait partie des éléments essentiels à la sécurité des personnes (associée aux différentiels 30mA) et, parfois ,des biens (installation protégée par un parafoudre).
Son rôle est de dissiper les défauts d’isolement et les surtensions dans la terre. La valeur de la prise de terre (exprimé en ohm) doit être inférieure à 100 ohms (NF C 15-100).
La mise à la terre comprend :
– la prise de terre
– le conducteur de terre
– la barrette de coupure
– la borne principale de terre
– la liaison équipotentielle principale
– le conducteur principal de protection
– le bornier terre dans le tableau de répartition
– les conducteurs de protection
– la liaison équipotentielle supplémentaire de la salle de bain
La prise de terre :
Il existe plusieurs méthodes : l’une consiste à enfouir un conducteur nu de manière horizontale ou en fond de fouilles (généralement du cuivre 25mm²), l’autre à planter un piquet (ou plusieurs) verticalement dans le sol (généralement un piquet en galvanisé) ou encore une grille de terre (en cuivre).
La valeur de la prise de terre doit être inférieure à 100 ohms. Dans le cas ou l’installation est protégée par un parafoudre, une valeur de terre inférieure à 10 ohms est fortement conseillée.
Des additifs spécifiques permettent d’améliorer une valeur de prise de terre dans des conditions difficiles.
Conducteur enfoui dans le sol :
Le conducteur enfoui dans une tranchée horizontale à un mètre de profondeur environ. Il faudra veiller à recouvrir le conducteur de terre sans pierres ni cailloux qui pourraient nuire à l’efficacité de la prise de terre (valeur ohmique trop élevée).
Le conducteur sera en cuivre 25mm².
Conducteur enfoui en fond de fouilles :
Le conducteur enfoui en fond de fouilles (aussi appelé boucle à fond de fouilles) est utilisé en construction neuve, sous la fondation. Cette méthode est la plus efficace (par rapport à la tranchée verticale).
Le conducteur sera en cuivre 25mm², il est aussi possible d’utiliser du feuillard en galvanisé d’une section de 100mm² et de 3mm d’épaisseur ou un conducteur en galvanisé avec une section de 95mm² minimum.
Là encore le conducteur de terre devra être idéalement enterré à environ 1 mètre de profondeur, sinon au minimum à 60 cm.
Piquet vertical :
Le piquet de terre doit être d’une longueur d’au moins 1.5 mètre et enterré à 2 mètres de la surface du sol (afin de garder une valeur de terre correcte en cas de sècheresse ou de gel).
La valeur de terre peut être améliorée en interconnectant plusieurs piquets qui seront distants entre eux d’au moins une fois leur longueur.
Conseil : le piquet s’installe de préférence dans un sous sol ou une cave, ce qui en plus de le rendre plus accessible, le protège encore mieux des intempéries donc contribuera à sa bonne efficacité en toute saison.
A noter que le regard n’est pas obligatoire mais conseillé car il faut pouvoir en vérifier périodiquement le bon état du raccordement.
La grille de terre :
La grille de terre permet d’obtenir une très bonne valeur de terre. C’est important notamment lorsque l’installation est protégée par un parafoudre.
Elle s’installe dans une tranchée horizontale, à une distance de 60 à 80 cm de la surface du sol. La connexion sera faite avec des raccords auto-cassants ou avec l’aluminothermie pour obtenir une connexion fiable et durable.
Reportez-vous au schéma du conducteur enfoui dans le sol. La tranchée devra être plus large pour accueillir la grille et respecter les 20 cm d’écart avec les différentes canalisations.
Le conducteur de terre :
Il assure la liaison entre la barrette de coupure et la prise de terre.
Sa section sera en générale 25mm² (cuivre nu) ou au minimum 16mm² en cuivre isolé vert/jaune. Il peut être protégé par une gaine.
Il est possible de réaliser la connexion en galvanisé, sa section minimal sera alors de 50mm².
La barrette de coupure (appelée aussi barrette de mesure) :
Elle permet de déconnecter l’installation de la prise de terre afin d’effectuer la mesure de la résistance de cette dernière.
La barrette peut être installée dans la GTL (Gaine Technique de Logement) ou proche de la prise de terre.
En temps normal, la barrette doit rester fermée, accessible et la déconnexion ne doit pouvoir se faire qu’à l’aide d’un outil.
La borne principale de terre :
Elle assure la connexion entre le conducteur principal de protection et la liaison équipotentielle principale.
La liaison équipotentielle principale (ou LEP) :
La LEP assure la mise à la terre des éléments métalliques et canalisations :
– d’eau (si possible avant compteur)
– de gaz de ville
– de chauffage central
– de gaz liquéfié et fuel (si les citernes sont en dehors de l’habitation)
– les parties métalliques accessibles de la structure de l’habitation (charpente métallique).
La section de la LEP doit être au minimum 6mm² ou au moins la moitié de la plus grande section des conducteurs de protection de l’installation.
Les connexions aux parties métalliques seront assurées notamment avec des connecteurs spécifiques.
prise de terre – liaison équipotentielle
Le conducteur principal de protection :
Sa section dépend des conducteurs alimentant l’installation. Le conducteur principal de protection doit avoir :
– la même section que les conducteurs d’alimentation si ceux-ci ont une section inférieure ou égale à 16mm²
– une section de 16mm² si les conducteurs d’alimentation ont une section de 25 ou 35mm²
– une section minimale égale à la moitié de celle des conducteurs d’alimentation s’ils ont une section supérieure à 35 mm²
Cas les plus fréquents
Si votre disjoncteur de branchement à un calibre maximum de 45 ampères, la section des conducteurs d’alimentation devrait être au minimum de 10 mm².
Si le calibre maximum est de 60 ampères, la section des conducteurs d’alimentation sera de 16 mm².
Dans les 2 cas la section du conducteur principal de protection sera identique à celle de l’alimentation.
Le bornier terre dans le tableau de répartition :
Le bornier terre du tableau regroupe le conducteur principal de protection, les conducteurs de protection ainsi que les liaisons équipotentielles supplémentaires.
Les conducteurs de protection :
Les circuits de l’installation comportent des conducteurs de protection (conducteurs vert/jaune), leur section devant être identique à celle des conducteurs actifs.
Les liaisons équipotentielles supplémentaires :
Une liaison équipotentielle dite « locale » (LES) est requise dans les salles de bain, consistant à relier entre eux les différents conducteurs de protections et autres éléments conducteurs, tels que canalisations d’eau, huisseries métalliques, etc. La section minimale des liaisons équipotentielles doit être de 2.5mm² pour un conducteur isolé vert/jaune,Collier de mise à la terre ou de 4mm² pour un conducteur nu.
Les connexions des LES aux parties métalliques sont assurées par des connecteurs spécifiques, des colliers d’équipotentialité ou par soudure.
Plusieurs modes de réalisation sont possibles. Dans l’exemple qui suit tous les éléments conducteurs sont interconnectés dans une boite de dérivation. Il n’est pas nécessaire d’envoyer depuis cette boite de dérivation un conducteur de protection supplémentaire vers le tableau électrique, la liaison équipotentielle étant assurée par les conducteurs de protection des circuits électriques.
liaisons équipotentielles salle de bain
Il est également possible d’interconnecter directement les éléments conducteurs sans passer par une boite de dérivation, dans la mesure ou la section minimale de 2,5 mm² est assurée et que tous soient bien reliés entre eux. Les circuits d’éclairage étant de section 1,5 mm², leurs conducteurs de protection ne peuvent se suffir à assurer les liaisons équipotentielles. Cela ne nous dispense pas néanmoins de devoir les relier aux autres éléments conducteurs.