Le délesteur est un dispositif de commande électrique dont le rôle est de limiter la puissance globale consommée par une installation, de sorte à ne pas dépasser celle souscrite auprès du fournisseur d’électricité (abonnement).
Il permet par conséquent de minimiser son abonnement électrique sans risquer de coupures de courant intempestives qui résulteraient d’une montée ponctuelle de la consommation. C’est en somme un moyen simple et efficace d’optimiser son installation électrique, en neuf comme en rénovation Préambule
Tous les éléments techniques de ce présent article ne sauraient de substituer aux documentations des différents modèles de délesteurs, chaque marque ayant ses propres particularités. L’objet de ce document est d’en exposer les principaux avantages et de dresser un panorama des caractéristiques les plus communes, et ainsi peut-être vous guider dans le choix de votre futur délesteur.
Tous les constructeurs n’emploient d’ailleurs pas les mêmes termes pour définir une même fonctionnalité. Nous avons donc essayé de faire une synthèse de tout cela …
Principe de fonctionnement
Les appareils d’une installation ordinaire sont tous placés au même rang d’importance. C’est-à-dire qu’en cas de dépassement de l’intensité de réglage du disjoncteur général (disjoncteur de branchement), toute l’installation est coupée. Pour rétablir le courant, et donc réenclencher le disjoncteur de branchement, il faut commencer par éliminer certains des appareils de forte puissance qui étaient en fonctionnement au moment de la coupure (l’on pense généralement au four, lave-linge, …), sans quoi le disjoncteur refuserait de se réenclencher.
Avec un délesteur, on commence par définir un ou des circuits non prioritaires, généralement des appareils de chauffage électrique. Ils seront alimentés par l’intermédiaire du délesteur qui contrôlera l’intensité globale du réseau domestique.
Si l’intensité est trop importante, autrement-dit qu’elle atteint le seuil de réglage du disjoncteur de branchement (15, 30, 45 ampères, ..), il coupera l’alimentation des appareils jugés non prioritaire (le chauffage le plus souvent) jusqu’au retour à des valeurs acceptables.
Les appareils sont ainsi répartis sur 2 niveaux. Le 1er niveau (prioritaire) comporte les appareils qui nécessitent d’être maintenus en fonctionnement, et le 2ème niveau (non prioritaire) les appareils à délester en cas de surconsommation.
Les délesteurs peuvent desservir indépendamment plusieurs séries d’appareils, ces séries étant exprimées en nombre de voies. Ainsi nous trouverons des délesteurs 1 voie, 2 voies et plus.
Les délesteurs de 2 voies et plus se déclinent eux-mêmes en 2 catégories, le délestage hiérarchisé et le délestage tournant.
Le délestage hiérarchisé / en cascade
Avec un délestage hiérarchisé à 2 voies, nous nous retrouvons avec une répartition à 3 niveaux. Le niveau prioritaire et 2 niveaux différents de délestage. Nous obtenons ainsi en cas de surconsommation un 1er circuit délesté (le moins important des deux), suivi du second si le délestage de 1er niveau n’est pas suffisant.
Cela évite de devoir couper un trop grand nombre d’appareils en une seule fois en se limitant au strict nécessaire, et nous faisant ainsi gagner en confort si la surconsommation devait durer.
Le délestage tournant, ou « cascadocyclique »
Le terme cascadocyclique vient du constructeur Delta Dore qui en fit une marque déposée.
Le délestage tournant, ou cascadocyclique, met quant à lui toutes les voies asservies au même niveau, et permute périodiquement les alimentations de l’une et l’autre (si 2 voies) en cas surconsommation prolongée.
Nous pouvons ainsi imaginer une voie de délestage comprenant le chauffage des chambres et circulations, sur l’autre cuisine, salon, .. Les deux groupes d’appareils seront alimentés à tour de rôle de sorte à garantir un confort minimum dans chacune des zones de la maison.
Si alors une seule voie ne suffit pas, les deux seront interrompues le temps nécessaire.
Délesteurs triphasés
Il existe également des délesteurs dédiés aux installations triphasées, avec une particularité intéressante, le délestage de chacune des phases de manière autonome. Si une seule des trois phases voit sont intensité atteindre le seuil critique, le délestage pourra s’opérer uniquement sur celle-ci. Il convient donc dans ce cas de desservir via le délestage des équipements monophasés.
Contrôle du seuil de déclenchement
Les moyens de commande peuvent eux aussi différer selon que l’on soit équipé d’un compteur électromécanique (anciens modèles) ou d’un compteur électronique.
– Délesteurs pour compteurs électromécaniques (avec transformateurs d’intensité)
Le transformateur d’intensité permet de mesurer l’intensité et donc de la contrôler, pour ordonner ou non le délestage.
Les délesteurs pour compteurs électromécaniques intègrent ou sont fournis avec un tranformateur d’intensité ( TI ou tore magnétique) séparé. Les TI séparés sont à placer sur la phase en sortie du disjoncteur de branchement et reliés par 2 fils au délesteur. Pour les TI intégrés la phase devra alors passer par le délesteur accompagnée du neutre mais lui ne servant qu’à l’alimentation du délesteur, comme le 038 10 de chez Legrand.
– Délesteurs pour compteurs électroniques
Les compteurs électroniques sont en mesure de fournir divers informations sur notre consommation pour peu que l’on dispose des appareils pour les exploitées, via ce que l’on appel la télé-information (téléinfo). Les délesteurs fonctionnant avec la téléinfo n’ont plus besoin du transformateur d’intensité cité précédemment. Le compteur transmet un signal au délesteur l’avertissant de l’arrivée au seuil critique. Un câble avec 2 fils torsadés de 6/10 de millimètre suffit à relier le compteur au délesteur.
Types de sorties
– Contacts Exemple d’application délesteur Delta Dore M15C2
Certains délesteurs peuvent disposer de contacts à intégrer dans le circuit d’alimentation des appareils (circuit puissance), comme la gamme M15 de chez Delta Dore.
Les contacts internes doivent dans ce cas pouvoir supporter l’intensité, inhérent de la puissance des appareils. A titre d’exemple ceux des M15 précités peuvent supporter jusqu’à 15A, soit une puissance totale de 3450 watts (Puissance = Tension x Intensité ; P=230×15).
Bien que les contacts des délesteurs de ce type soient conçus pour cela, nous recommandons d’alimenter vos appareils par l’intermédiaire d’un contacteur de puissance (voir ci-après). Des arcs électriques formés à chaque ouverture et fermeture des contacts de part les forts passages de courant risquent d’écourter la durée de vie du délesteur, plus onéreux qu’un contacteur.
Un contacteur bipolaire (2 contacts) permettra en outre de couper phase et neutre, contrairement à ces délesteur.
– Commande par contacteur
D’autres délesteurs, comme les Delestar de la marque Flash envoient directement une tension en sortie. L’emploi d’un contacteur est dans ce cas inévitable ces sorties ne supportant que de très faibles passages de courant, 1A pour le Delestar.
La sortie du délesteur alimentera la bobine du contacteur associé, qui à son tour alimentera les appareils de puissance.
Comme évoqué précédemment, il est tout aussi possible de passer par le biais d’un contacteur de puissance lorsque le délesteur fourni un contact et non une tension, auquel cas il suffira d’amener la phase à l’une des bornes du contact et envoyer la sortie vers la bobine du contacteur.
– Commande par fil pilote
Les appareils de chauffage disposent le plus souvent d’une entrée appelée fil pilote, un fil noir qui accompagne la phase (marron) et neutre (bleu) des appareils.
Comme pour le compteur électronique, avec des appareils adaptés le fil pilote permet d’envoyer des informations aux appareils de chauffage afin qu’ils passent automatiquement en mode hors gel, confort, … et arrêt.
Mais ces fils pilotes doivent êtres amenés au tableau électrique, ce qui n’est pas toujours le cas.
Les délesteurs avec sortie fil pilote saurons commander l’arrêt des appareils sollicités sans avoir à passer par des contacteurs de puissance.
Rentabilité du délesteur
Le délesteur est un produit qui reste assez onéreux, entre 100 à 200 euros pour un délesteur 2 voies, mais qui néanmoins peut très rapidement devenir rentable.
Il faudra faire un calcul de rentabilité au cas par cas. Il pourra pour certains logements être rentabilisé en moins de 2 ans pour les bricoleurs ou 4 à 5 ans si l’installation est confiée à un électricien, comme ne pas l’être du tout. A noter que le délesteur peut aussi ne pas toujours suffire à changer d’abonnement.
Des membres du forum de discussion pourront vous aider à faire des simulations (forum consommation énergétique). Retenez que l’aide apportée est bénévole et qu’aucun membre n’est soumis à obligations. Créez une discussion et apportez un maximum d’éléments. Le forum est principalement actif en soirée, et il peut arriver que des réponses ne parviennent que le lendemain.
– Etudes de cas
Considérons les coûts matériels et interventions suivant :
– Délesteur 2 voies hiérarchisées : 150 €
– Main d’œuvre : 200 €
– Réglage compteur (ERDF) : 33,92 €
Coût total : 383,92 €
Tarifs annuels TTC bleu ciel EDF au 15/08/2009